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GÉLINOTTE

Gélinotte: n.f.; pl. gélinottes.

Description: Oiseau gallinacé forestier au plumage cryptique de la taille d’une petite poule.

1. Nom générique d’un oiseau de la famille des Phasianidés, utilisé dans son nom normalisé: Gélinotte huppée et dans les anciens noms composés: linotte à fraise, linotte des bois.

2. Nom simplifié de la Gélinotte huppée. Var. orth. anc.: gelinotte, gelinote. ⇔ « […] on découvre sur un arbre abatu, pourri & couvert de mousse la malheureuse gelinote, qui apelle son male, en batant si fort les ailes l’une contre l’autre, qu’on entend ce bourdonnement d’un demi quart de lieue. » (Lahontan, Nouveaux Voyages, 1707, p. 123).

3. Synonyme: perdrixPerdrix.

Onom.: Rue des Gélinottes (Ville de Québec, Trois-Rivières, Shawinigan, etc.), Chemin des Gélinottes (Lévis, Labelle, etc.), Place des Gélinottes (Laval), La Gélinotte (« bière blonde aux pousses printanières de sapin baumier »).

GÉLINOTTE HUPPÉE

Gélinotte huppée: n.f.; Gélinottes huppées. Taxon fr. de Bonasa umbellus. Taxon angl.: Ruffed Grouse. Synonyme: perdrix.

Description: Gélinotte au plumage cryptique brun-roux et gris, moucheté de blanc (plus gris chez les populations de l’Est), à la tête ornée d’une huppe. Lors de la parade nuptiale, le mâle dresse en éventail sa queue rayée lisérée d’une couronne foncée, et relève sa collerette de plumes noires ou brun-roux. Statut de fréq.: Nicheur résident des milieux boisés, présent sur tout le territoire du Québec.

♦ 1. Nom normalisé (1993) attesté depuis les années 1970 dans la littérature technique et médiatique. ⇔ « Avec sa chair blanche douce et goûteuse, la gélinotte huppée chassée le jour même s’est retrouvée en vedette d’une soupe réconfortante et savoureuse. La conclusion idéale à une journée de chasse mémorable. » (Durivage, De la forêt à l’assiette, La Presse, 4 nov. 2023).

♦ 2. Gélinotte à fraise: Spécifique ancien largement attesté aux XIXe et XXe siècles (Dionne 1883, Puyjalon 1900, Taverner 1919, Mélançon 1940, Comeau 1945, Avibase). ⇔ « Perdrix de bois francs, n.f. Gélinotte fraisée. Aussi appelée perdrix de montagne. » (Dionne, Le Parler populaire des Canadiens français, 1909, p. 494).

♦ 3. Nom vernaculaire et usuel: perdrixPerdrix.

Autres noms: Gélinotte de/du Canada (Buffon 1749, Dionne 1909, nfom), Gélinotte de/des bois (Lahontan 1703, Bélisle 1971(1944), nfom), Poule des bois (Ville de Québec, Toponymie, 1984), Coq de bruyère à fraise (Lemoine 1861). Pour tous les composés: Perdrix à fraise, Perdrix de/des bois francs, Perdrix de/du Canada, Perdrix de bouleau, Perdrix de montagne, etc. ⇒ Perdrix.

PERDRIX

Perdrix: n.f.; pl. perdrix. Jeune perdrix: perdreau.

♦ 1. Nom vernaculaire des Phasianidés qu’on rencontre au Québec (sauf le Dindon sauvage). Perdrix, pour désigner de façon générique la Gélinotte huppée, le Lagopède des saules et le Tétras du Canada, est attesté dans les journaux de voyage depuis le XVIe siècle (Cartier 1535) et est aussi consigné dans les dictionnaires québécois modernes (DFP, DQA, GDT). ⇔ « […] dans la Gaspesie: où l’on voit premiérement trois sortes de perdrix, dont les unes ont l’oeil faizané, & sont d’un plumage mêlé de blanc, de noir, de gris, & d’orange: les autres sont grises; & j’en ai vû plusieurs durant l’Hiver, qui étoient toutes blanches. » (Leclercq 1691, p. 538). ⇔ « On me connaît surtout sous le nom de perdrix. Dans les régions de la Montérégie et des Laurentides, le terme perdrix fait également référence à la perdrix grise (Perdix perdix) et au tétras du Canada (Canachites canadensis). Par contre, dans la région du Nord-du-Québec, ce terme regroupe les lagopèdes et le tétras à queue fine (Tympanuchus phasianellus). » (MELCCFP, Pleins feux sur… la chasse à la gélinotte huppée, 2016-2025).

♦ 2. Nom usuel et vernaculaire de la Gélinotte huppée. Le mot perdrix, utilisé seul, désigne habituellement au Québec et en Acadie la Gélinotte huppée depuis les débuts de la colonie. ⇔ « Le pays est abondant en toute espèce de gibier à poil et à plume […]; les perdrix qui sont une espèce de gelinottes de bois […]. » (Boucault, Idée générale du Canada, 1754, p. 22). Dans la littérature médiatique et technique, on précise systématiquement le taxon auquel fait référence le mot perdrix dans la langue usuelle: ⇔ « On appelle communément la Gélinotte «perdrix», ce qui entraîne quelque confusion avec Ia Perdrix grise […], qui a ete introduite au Canada« . (SCF, La Gélinotte huppée, 1994).

♦ 3. Terme privilégié pour désigner la Perdrix grise (Perdix perdix), espèce introduite. ⇒ Perdrix grise.

♦ 4. Perdrix de / des bois-francs (var. bois francs): Gélinotte huppée (XIXe et XXe siècles). ⇔ « La Gélinotte à fraise. […] Vulg. Perdrix de bois francs. Voilà la plus commune de nos Perdrix. » (Dionne, Les Oiseaux du Canada, 1883). Autres noms: Perdrix de bouleau (Puyjalon 1900), Perdrix de/du Canada (Leclercq 1691). Perdrix grise (Puyjalon 1900, Mélançon 1940/1969). Perdrix rouge (Mélançon 1940/1969). Perdrix à fraise (Lemoine 1861). Perdrix de montagne: Dionne 1883, Dionne (dico),1909. « Les perdrix du Canada se perchent & se juchent sur les arbres & mangent le bouleau ou le sapin, qui leur communique un peu de son amertume […].

♦ 4. Perdrix de savane:Tétras du Canada (Comeau 1945);

♦ 5. Perdrix blanche: Lagopède des saules (Comeau 1945).

⚜ Onom. : Rivière de la Perdrix, Lac de la Perdrix, Ruisseau aux Perdrix, Passage de la Perdrix blanche, Rue des Perdrix, Petite île de la Perdrix, etc.

Pour en savoir plus: Les noms populaires des oiseaux: la Perdrix, Pellerin 2021, L’Info-Oiseaux, vol. 31 no 3, p. 24.